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L'anticorps monoclonal d’Eli Lilly

Fin février 2021, la France a acheté des dizaines de milliers de doses de l'anticorps du laboratoire Lilly, un traitement expérimental contre la Covid. Une autorisation temporaire d'utilisation au bamlanivimab d’Eli Lilly a été donnée en urgence.

Le prix de chaque dose est compris entre 1.000 et 2.000 €.


Ce traitement doit être administré en intraveineuse à l'hôpital pour les personnes immunodéprimées et les plus de 80 ans.


Cet achat fait suite à la parution d’un seul essai clinique, Blaze-1, avec 465 patients, dans une étude publiée le 28 octobre 2020 et une autre étude publiée le 21 janvier 2021. Cette étude porte sur le nombre d'hospitalisation dans les différents groupes suivants :


- 9 sur 156 avec placébo, soit 5,8 % ;


- 1 sur 101 avec 700 mg de bamlanivimab, soit 1 % ;


- 2 sur 107 avec 2.800 mg de bamlanivimab, soit 1,9 % ;


- 2 sur 101 avec 7.000 mg de bamlanivimab, soit 2 %.


Les auteurs reconnaissent qu'il n'y a eu aucun effet significatif sur les diminutions attendues de la charge virale qui été le premier critère d'efficacité pour limiter les symptômes et réduire le risque d'hospitalisation.


Mathieu Molimard, chef du service de pharmacologie médicale au CHU de Bordeaux, rappelle : « en l'absence de décroissance virale, je ne vois pas ce que l'on peut en attendre. C'est comme construire une maison sur du sable ! ».

Il a été publié un communiqué pour faire part de l’incompréhension par la Société française de pharmacologie et de thérapeutique.


Un gros problème se pose sur le plan opérationnel : il faut une surveillance virologique étroite, essayer de limiter le risque de favoriser l'émergence de variants d'échappement.

C'est d'ailleurs pour cette raison que la DGS (Direction générale de la santé) a expliqué, dimanche 28 février 2021, « qu'il faudrait hospitaliser les patients et les tester tous les 3 jours jusqu’à ce qu'ils soient négatifs ».


La pneumo-oncologue et responsable de l'unité non Covid au Centre hospitalier Toulon Sainte Musse, Docteur Clarisse Audigier-Valette, dit : « on parle de patient qui peuvent rester positifs des semaines et qu'on va devoir hospitaliser tout ce temps pour leur administrer un traitement censé les empêcher d'aller à l'hôpital, mais qui n'a pas démontré son efficacité ».


Les anticorps monoclonaux : les anticorps récupérés chez des patients guéris peuvent-ils provoquer les variants actuels ? des scientifiques y pensent. Des études sur le bamlanivimab ont montré une possible apparition de résistances virales augmentant avec l'élévation des doses administrées.


C'est pour cette raison que les patients traités avec l’anticorps d’Eli Lilly doivent être mis à l'isolement et avoir un suivi virologique étroit.


Yasdan Yasdampanah, directeur de l'ANRS maladies infectieuses émergentes : « nous étions frileux quant à l'utilisation de ces anticorps en monothérapie à cause ce risque d'apparition de variants.

Mais nous ne les utiliserons que pendant un temps très court, le temps d'avoir accès aux bithérapies qui semblent beaucoup moins risquées ».


Le risque de voir apparaître 2 mutations permettant d'échapper à 2 anticorps est en effet bien plus faible.


C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il est vivement recommandé d'emporter sa propre bombe quand on prend l'avion. Le risque d’avoir 2 bombes dans le même avion est bien plus faible …


Les variants brésilien et sud-africain ont la même mutation E484K qui pourrait annuler l'efficacité potentielle du bamlanivimab. C'est pour cette raison qu'il faut que le patient ne soit pas infecté par ces variants pour lui administrer l'anticorps monoclonal.


Eli Lilly resterait efficace contre les variants brésilien et sud-africain avec son anticorps l'étésévimab.


La monothérapie ne permet pas une réduction de la charge virale à 11 jours alors que l'association des 2 monothérapies le pourrait.


Le REGN-CoV2 de Regeneron est un traitement concurrent composé de 2 anticorps dont l’un pourrait rester efficace contre les variants.

Ces 2 bithérapies pourraient très prochainement être autorisées par l'agence européenne du médicament.


Au stade préclinique, il y a des recherches sur des anticorps monoclonaux issues de patients infectés.

D'où sont nées les rumeurs de conflit d'intérêts entre le pouvoir et le laboratoire américain ?

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