top of page

L’endométriose et le magnétiseur

L’endométriose, de quoi s’agit-il ?


L’endométriose est une maladie chronique affectant 7% des femmes. Heureusement, seulement une minorité d’entre elles en souffrent. Dans les pays développés sa fréquence semble augmenter. À l'heure actuelle, le mécanisme d’apparition de la maladie n'est pas élucidé. Elle se caractérise par la présence de fragments de tissu semblable à la muqueuse utérine (l'endomètre) hors de l’utérus. Ces lésions apparaissent à l'adolescence, se propagent au rythme des règles pour se stabiliser après la ménopause.


L'endométriose décrit une condition dans laquelle des morceaux de tissu de la muqueuse utérine sont déposés à l'extérieur de l'utérus, dans le bassin ou l'abdomen.
Le tissu endométrial peut apparaître sur les trompes de Fallope, les ovaires, le vagin.

Quels sont les symptômes de l'endométriose ?


Fréquemment, les règles donnent les symptômes. Suivant la situation des lésions, les symptômes seront : des troubles digestifs, urinaires, des irritations nerveuses d'ordre varié, des douleurs pelviennes, des douleurs lors des rapports sexuels. L'importance des lésions n'est pas en rapport avec l'intensité des douleurs, d'où l'origine d'erreurs de diagnostics.


Comment agir ?


65 % des femmes qui n'ont pas besoin d'être traitées peuvent quand même consulter le magnétiseur. La majorité des autres femmes qui ne désirent pas recevoir du magnétisme peuvent prendre une pilule en continu pour bloquer les règles, ce qui stoppe la croissance des lésions et permet d'atténuer les symptômes. En revanche, si ce traitement bonifie la qualité de la vie, il n'éradique pas la maladie. Dans le cas où l'amélioration est insuffisante, il reste la chirurgie. Supprimer les lésions permet de réduire et parfois de supprimer les douleurs. Cela préserve également La fertilité. Cette intervention chirurgicale ne doit pas produire des séquelles fonctionnelles pires que celles de la maladie traitée. Cet acte opératoire est réalisé par coelioscopie.


Illustration de l’appareil génital féminin avec endométriose du côté gauche et normal du côté droit, tissu endométrial dans l'utérus.
Illustration de l'endométriose

L’opération d’une femme dont les ovaires sont atteints peut parfois altérer la réserve ovarienne et sa fonction. C'est pour cette raison que l’intervention chez les femmes qui désirent une grossesse est controversée.


Y a-t-il des formes sévères ?


Oui, dans les cas où le rectum, la vessie, le plexus sacré ou les uretères sont infiltrés. L'acte opératoire dure 2 à 3h. Il doit se faire sous anesthésie générale avec une hospitalisation qui dure rarement plus de 3 jours. Au bout de 3 semaines, il y a souvent un retour à la vie normale.


Un nouveau test salivaire contre l'errance diagnostique


L'errance diagnostique est l'un des plus grands défis auxquels les femmes atteintes d'endométriose sont confrontées, avec une moyenne de 7 ans. Un test récemment mis au point par des médecins chercheurs et des ingénieurs français pourrait bientôt avoir un impact positif. L'identification de l'endométriose dans un simple échantillon de salive est possible grâce à la détection de 109 micros ARN, avec un taux de réussite de 96,2 % et un taux de faux positifs de 4,9 %. D'ici la fin de l'année 2023, nous aurons la réponse sur la mise en place du remboursement pour ce test salivaire. Il est primordial de souligner que ce test n'a pas pour objectif de détecter la maladie dans la population en général. Malgré tout, cette approche pourrait être utile pour établir un diagnostic chez les patients présentant des symptômes évoquant une endométriose, mais où les images médicales ne révèlent pas de lésions. Un test négatif permettrait aux patientes de ne pas subir une cœlioscopie, une technique chirurgicale mini-invasive qui peut être proposée pour confirmer le diagnostic dans des situations difficiles.


Le Dichloroacétate peut-être un traitement


L'efficacité du Dichloroacétate dans le traitement des douleurs endométriosiques est évaluée par le Royaume-Uni. Certains cancers peuvent bénéficier du Dichloroacétate, tout comme des troubles métaboliques rares chez les enfants. En raison de la validation des tests de sécurité, il peut être rapidement mis à disposition.

Cette molécule a le potentiel de diminuer la concentration de lactate, qui est généralement produite par les muscles et qui favorise le développement et la progression des lésions. Les femmes qui ont une endométriose ont des niveaux plus élevés de ce métabolite dans les cellules de la paroi pelvienne. Dans les années à venir, il est envisagé que le Dichloroacétate étende l'arsenal médicamenteux contre l'endométriose, qui est actuellement limité.


La bactérie Fusobacterium est souvent présente dans l'endométriose


Une équipe japonaise a publié ses résultats en juin 2023 dans la revue Science Transnational Medicine, ce qui pourrait contribuer à la recherche d'une origine possible de l'endométriose. Jusqu'à maintenant, les processus en œuvre restent largement inconnus, ce qui peut expliquer en partie le manque de traitement ciblé spécifiquement contre la maladie. Chez les patientes atteintes d'endométriose, Fusobacterium serait présent chez plus de la moitié d'entre elles, tandis que, chez les volontaires sains, cette bactérie ne serait présente que chez 7 % des personnes. Les lésions ont été réduites grâce à un traitement antibiotique comprenant du métronidazole et du chloramphénicol.


Dernière information


Il se pourrait que les douleurs intenses de l'endométriose soient causées par une activation croisée des systèmes hormonaux et immunitaires, ainsi que des systèmes neuronaux. On considère que l'endométriose est une maladie multifactorielle et qu'elle ne serait pas héréditaire par transmission d'un gène en particulier. Cependant, il est intéressant de constater que lorsque la mère ou la sœur est touchée, le risque de souffrir de cette maladie est multiplié par 6.


Reportage de Camille Grange


Dans son reportage, la journaliste Camille Grange fait référence à ces femmes, qui sont prêtes à tout. Notamment, à débourser une fortune pour avoir accès à des spécialistes éloignés de plusieurs centaines de kilomètres de chez elle et qui exigent des honoraires exorbitants. « Le constat est aussi simple qu'un sophisme, les spécialistes de l’endométriose sont rares, ce qui est rare est cher, les spécialistes de l’endométriose sont chers », résume la journaliste. Le coût du dépassement des honoraires est supérieur à 4 500 €.

La douleur intense, la souffrance psychique et la stigmatisation caractérisent cette pathologie, qui bénéficie d'un arsenal thérapeutique limité. L'endométriose est un environnement propice à la prolifération de nombreuses dérives, il suffit de chercher 'endométriose' dans un moteur de recherche pour se rendre compte que les patientes constituent désormais un marché lucratif.


bottom of page