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Mort injustifiée

Selon un rapport de 2019, les erreurs médicales seraient évitables dans 50 % des cas. Et elles ne sont pas à confondre avec les fautes qui sont intentionnelles.

1/3 des erreurs médicales est lié aux médicaments. Pour les éviter, il suffirait d’avoir une double vérification des dosages que la préparation soit faite en pharmacie centrale ainsi que de lutter contre l'interruption de tâches lors de la préparation. Il serait également judicieux que le patient ait un bilan médicamenteux à diverses étapes de son parcours de soins.


Sur un bureau se trouve une affiche avec l’inscription : injustifié décès. Trois hommes sont en réunion autour de la pancarte.

La plus grande partie revient aux actes chirurgicaux ou invasifs.

La 3e cause est celle qui devrait être la plus simple à régler, c’est l'hygiène. Même si aujourd'hui, fort heureusement, nous ne sommes plus à l'époque de Ignace Philippe Semmelweis et des nombreux décès de femmes enceintes, il y a toujours un problème de désinfection des professionnels, du matériel et des locaux.

Un peu, plus de la moitié de ces événements s’est produite la nuit, un jour férié ou le week-end.

La France s'est équipée depuis 15 ans avec de nombreux outils de signalements des événements indésirables liés aux soins. EIAS est le terme qui a été créé pour prendre en compte tous les risques rencontrés par les patients et définir une méthodologie satisfaisante (mot un peu curieux) pour les analyser.

EIGS est utilisé pour les événements indésirables graves à la suite des soins, mais la prévention des risques en médecine manque toujours d'efficacité. À cela 2 raisons : non seulement cela suppose un profond changement de mentalité, de culture ou d'habitude comme nous avons pu le voir pour l’asepsie, mais il faut ensuite consacrer un minimum de temps que les équipes ou plus particulièrement les responsables ne veulent pas toujours dégager.


Les mains d’un médecin tiennent une affiche où il est inscrit : médicale erreur.

Certains professionnels ont l'illusion d'être infaillibles, mais dans cette profession, comme partout ailleurs, les erreurs humaines y sont fréquentes avec des incidents évitables. Je me rappelle ce célèbre chirurgien à Nantes, qui, lors d'un audit sur la certification des risques, a passé son temps pendant toute l'opération à s'offusquer de ce contrôle. Cependant, lors du comptage des compresses après l'intervention chirurgicale, son visage passa par toutes les couleurs lorsqu'il en manqua une ! Heureusement, cette fois, rien de grave ne s’est produit, la compresse manquante ne se trouvait pas à l'intérieur du patient, mais elle était collée sur l'arche de protection. Il fait malheureusement partie de la nature humaine de voir les fautes des autres, mais jamais les siennes. Quel automobiliste reconnaîtra qu'il oublie de mettre son clignotant ou autres ? Pour de nombreuses personnes, il est très pénible de reconnaître qu'on a pu se tromper.

Il ne faut pas que la personne ou l'équipe qui reconnaît avoir commis une erreur soit inavouée, ni sanctionnée, ni réprimandée et considérée comme vulnérable. Cela conduirait inévitablement à dissimuler un futur accident et empêcherait toute discussion sur les causes et les origines de l'erreur.

Les principaux facteurs individuels sont : la fatigue, le stress, la difficulté à mémoriser de nombreuses données, la gestion des émotions, des soucis personnels, la faim et des ego surdimensionnés. Les principaux facteurs d’équipe sont : le travail de personnes n'ayant pas l'habitude de travailler ensemble, le problème d'encadrement de nouveau en manque d'expérience, des pressions liées à la productivité, et donc vis-à-vis du temps, et parfois le fait d'être dépassées par certains événements comme pour la COVID.

La certification est valable pendant 5 ans. Ce point est très important, car, dès que l'établissement de santé a été suivi et a obtenu son sésame pendant 5 ans, c’est la « fête ».

Une enquête réalisée en 2013 sur les soins en médecine de ville a fait ressortir que ce sont les patients ou leur entourage qui ont identifié 1/3 des erreurs.

Mais, de nombreux patients n’osent pas signaler un problème, de peur de représailles (peur d'être moins bien traités par la suite) ou par gentillesse, ne voulant pas déranger les soignants. Il faut reconnaître que certains « lézards » regrettent encore le temps où les patients ne faisaient que subir sagement et passivement des soins appropriés ou non sans oser réclamer une quelconque explication.

3 millions d'événements indésirables ont lieu chaque année au cours d'une hospitalisation et sont associés aux soins que les patients reçoivent. 1,3 million ne devrait pas avoir lieu.

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